PARIS - Le piéton de Paris ne sait pas toujours sur quoi il marche. Ainsi, de la porte Montmartre à la cité Universitaire, en passant par le boulevard de Clichy, les guichets du Louvre, la rue des Beaux-Arts, l’avenue de l’Observatoire et le boulevard Arago, le piéton moderne a d’autant plus facilement oublié qu’il foulait le méridien de Paris que celui de Greenwich s’y est universellement substitué.
Il sera désormais impossible à quiconque d’ignorer l’existence de cette ligne imaginaire, puisque l’artiste néerlandais Jan Dibbets a émaillé, dans les zones piétonnières, le sol de la capitale de médaillons de douze centimètres. Ces médaillons, qui retiendront au fil des jours l’attention des passants, ne réveillent pas seulement la mémoire du grand scientifique et humaniste que fut François Arago (1786-1853) – c’est lui qui promulga le décret abolissant l’esclavage aux Colonies –, ils indiquent aussi le nord et le sud, ce qui n’est certes pas sans importance.
La commande publique a connu ces dernières années quelques dérives, grandiloquentes ou kitsch, inutiles ou prétentieuses, qui ont justifié des débats amers sur son opportunité, riches de sous-entendus. Avec cette dernière commande conjointe de l’État et de la Ville de Paris, qui s’impose par sa discrétion même et son intelligence raffinée, les détracteurs devront modérer leur jugement global.
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En passant par Arago
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°9 du 1 décembre 1994, avec le titre suivant : En passant par Arago